Une histoire de ruban...

Il faisait plutôt froid dehors. La pluie n'était pas présente mais le vent soufflait en rafale, renversant les parapluies tout en s'infiltrant dans les mentaux. L'automne est une saison qu'il appréciait beaucoup. Ludwine aurait pu passer des heures à regarder les feuilles mortes nuancées de brun virevolter entre les passants. Il traversa la place à pas lent sans regarder autour de lui. Les yeux fixé sur les pavés gris mal alignés. La jeune femme qui passa devant lui manqua de tomber, son talon venait de se coincer entre deux petites pierres. Le jeune homme la rattrapa juste à temps. L'inconnue le gratifia d'un sourire. Mais son visage changea d'expression lorsqu'elle vit la tenue de son sauveur. Ses oreilles de chats perchés sur le haut de son crâne étaient cachées par un bonnet blanc et rose avec des rayures, une simple petite veste kaki à peine fermée qui laissait voir un joli top rouge sans motif ainsi qu'un jeans bleu, des chaussures de la même couleur que sa veste & son fameux cache - oeil blanc avec une croix rose dessus. Le demoiselle se redressa brusquement et parti sans un mot. Visiblement gênée d'être vue avec un tel phénomène. Il l’a regarda s’éloignée sans expression particulière.
Son attitude ne le perturba pas plus que ça. Il avait l'habitude et se félicitait même de provoquer tant de malaise chez quelqu'un. Ludwine trouvait leur expression très amusante !

Seulement là, il n'avait pas le coeur à rire. Une fois arrivé de l'autre côté de la place, il s'installa à l'extrême droite sur l'un des longs bancs blancs. Il n'y avait personne d'autre assis à côté de lui. Le médecin ferma les yeux durant de longues minutes. Ludwine retira le bonnet qu'il avait sur la tête, déposa ensuite celui-ci sur ses jambes et mis ses mains dessus. Le caressant du bout des doigts comme s’il s’agissait du plus bel objet sur terre. Ses pensées étaient ailleurs… A des millions de kilomètres de Maldaurore. Il n'avait toujours pas redressé la tête.

Le jeune homme avait choisi son jour méticuleusement. En effet, nous étions vendredi 13 aujourd'hui La grande horloge indiquait seize heure et 23 minutes. Le vendredi, il y avait toujours beaucoup de monde qui traversait la place à cette heure. Les gens sortaient de leur travaille, de l'hôtel où ils avait passé leur journée ou encore de la gare. Pourquoi le 13 ? Juste parce que ça sonnait bien de dire " Je t'ai rencontré un vendredi 13 par un jour d’automne." Dans une autre vie, Ludwine aurait sans doute pu être poète. Avant de vous éclairer sur les pensées de Lulu et de vous expliquer la raison qui le pousse à adopter cette conduite plus qu’étrange, il faut savoir qu’il n’a jamais cru sincèrement à l’amour et encore moins au coup de foudre. Pour lui, tout est une question de volonté et non d’affinité. Si on suit son résonnement, il pourrait tomber amoureux de n’importe qui juste parce qu’il l’a décidé.
Aujourd’hui, c’est-ce qu’il va prouver. Aujourd’hui, Ludwine a décidé d’être heureux…


Il détacha le ruban rouge en soie qu’il avait attaché dans ses cheveux le matin même et le serra dans sa main. Le docteur regarda ensuite sa montre et attendit patiemment que la petite l’aiguille indique 30. Lorsque la demi-heure sonna, Ludwine lâcha le nœud. Celui-ci se fraya un chemin entre les feuilles des branches et se retrouva dans la foule. Plusieurs mains essayairent de l’attraper sans sucés. C’était la personne qui attraperait le bout de tissu et qui lui rendrait que Ludwine aimera.

*Parce que la vie n’est qu’un jeu…*

15h00. L'heure à laquelle où il prend dix minutes de pause avant d'aller chercher son nouveau patient. Il resta assis quelques secondes, regardant la porte fenêtre et l'envie de fumer une petite cigarette avant de se replonger dans les dossiers et d'écouter le désespoir des gens. Mais il voulait la prévenir. Au moins pour éviter dans la salle d'attente toute polémique.
Il appuya sur un bouton du téléphone qui lui permis de le mettre en contact avec sa secrétaire.

"Combien en reste-t-il ? Je voudrais prendre dix minutes."

Il entendit la voix douce de son interlocutrice.

"Désolée Docteur mais Mr Gross était votre dernier patient du jour."

Il regarda l'interphone puis sourit.

"Bien, alors vous aussi prenez le reste de la journée. Rentrez chez vous."

"Merci Docteur Lôki."

Il lâcha le bouton puis se leva doucement, se dirigeant vers la porte fenêtre qu'il ferma sans bruits. Il se dirigea ensuite dans le placard encastré qu'il ouvrit puis se débarassa de sa blouse blanche qu'il rangea sur un cintre et se vêti de son blouson beige qui contrasta assez avec son pantalon noir cintré en coton et de sa chemise blanche.
Il sortit du cabinet et fit un signe de tête à son assistante Melle Fortman. Sa voix toute aussi belle que cette jeune femme diplômée depuis peu et dont il voulu à tout prix avoir comme secrétaire. Elle faisait tout comme lui des études de psychologie et il espérait qu'un jour, elle devienne vraiment son assistante. Que ce soit pour l'un ou l'autre, se serait plus simple pour travailler et finir presque tous les jours à cette heure.
Il ouvrit une nouvelle porte qui le fit arriver dans le couloir du secteur neurologique. D'autres signes de tête en guise de salut à des patients assis, s'ennuyant un peu ou attendant la visite de leurs proches qui leur permettrait d'avoir leur journée passer un peu plus vite.
Traversant les portes battantes, il prit l'ascenseur et descendit au rez-de-chaussée. Le hall calme, il dit au revoir à la standardiste d'un âge moyen et se retrouva enfin à l'extérieur.

Profiter enfin d'un milieu d'après-midi avec un temps aussi agréable le fit sourire de nouveau alors qu'à 15h15, il se retrouva dans le centre ville. Un livre... Il avait fini le sien hier soir, allongé sur son lit, la lampe de chevêt tamisant la pièce et son appétit de lecture ne s'était pas rassasié. Prendre son temps, il en mourrait d'envie.
Marchant dans les rues bondées de monde, il prit la direction de sa librairie habituelle.

15h45. Toujours autant de monde. Plusieurs fois il pensait à déménager en dehors de la ville pour profiter du calme, du silence et d'un paysage rural. Mais il n'avait pas le permis et donc se rendre à son travail serait bien trop difficile.
Il vit enfin le magasin et il y entra, regardant les rayons s'offrir à lui. Un coup de foudre sur un titre ou encore une couverture de livre. Il se devait de prendre son temps avant d'affronter la place où le monde y grouillait comme des fourmis en plein travail.
Un thriller s'offrit à lui, au milieu du rayon. Il le prit entre les mains apuis retourna le bouquin pour lire le résumé juste derrière. Il sourit de nouveau alors qu'une demie-heure était déjà passée. Le gardant bien entre ses mains, il se dirigea à la caisse. Guichet de paiement où trois personnes attendaient que le règlement soit fait. Dix minutes d'attente... Il n'avait pas hésité à commencer le premier chapitre jusqu'à ce que ce soit enfin son tour. Il regarda le comptoir et prit un marque page qui passa à l'infrarouge et il le mit à la page du livre qu'il venait de commencer. Il détestait plier les pages d'un livre, les corner et que celles-ci soient abîmées. Le caissier lui donna le prix de total et Abrahel sortit son portefeuille de la poche de son blouson pour lui donner l'appoint. Il refusa le sac et sortit de la librairie tournant à sa gauche, faisant face à la place. Prendre son courage à deux mains et traverser ce lieu d'étouffement.

Un pas, un deuxième puis d'un pas décidé il s'y dirigea doucement d'abord comme pour analyser chaque mouvement de la foule et plus rapidement, tentant d'éviter le plus possible d'être bousculé et de bousculer.
C'est en baissant les yeux sur ses mains tenant comme un trésor son livre contre son torse, qu'il vit un ruban rouge comme porté par le vent. Tout le monde tenté de l'attraper mais sans succès apparamment.
L'une de ses mains se détacha de son livre et ses doigts attrapèrent le ruban. Il n'avait pas vu que celui-ci était tenu par quelqu'un, mais seulement perdu et virevoltant entre les gens comme cherchant un nouveau maître. Il n'avait ressenti aucune poigne autour de la soie. Il ne pensait pas qu'il possédait un propriétaire. Il s'arrêta quelques secondes, le ruban entre ses doigts tournant sa tête sur la gauche pour faire face à la rue attenante et s'y fraya un chemin. Rentrer chez lui enfin ! Quoique... Il s'adossa au mur de l'immeuble puis farfouilla sa poche, cherchant son paquet de cigarette qu'il trouva sans difficulté. Il en prit une et la fit glisser entre ses lèvres alors qu'une flamme rougeoyante l'alluma, éclairant ses yeu quelques secondes. Rangeant le briquet, il posa sa tête sur le mur, appréciant le goût de la nicotine et jetant un oeil au ruban de soie rouge se demandant ce qu'il faisait au milieu de cette foule. Une petite fille peut-être.

A seize heure trente deux , un homme attrapa le ruban rouge. Malgré la distance qui les séparaient & le nombres de personnes qu'ils y avaient entre eux , Ludwine vit clairement et distinctement le visage du jeune homme. Comme quoi la vision des super vampire n'avaient pas que des mauvais côté. Le médecin se détendi imperceptiblement , ses traits devinrent moins tendu et il esquisa un faible sourire. Remerciant le ciel de ne pas avoir mis un vieux croulant ou un homme en surpoids sur son passages.

Son nouveau jouet ne tenta pas de savoir dans quelle direction venait le bout de tissu et ne chercha pas non plus à le rendre à son propriètaire. Bon et bien...il était peut-être temps de donner un léger coup de pouce au destin. Et vite ! Parce que le futur homme de sa vie partait déjà dans une direction opposée à la sienne ! Avec la foule de gens , il n'arriverait pas à le rattraper et le perdrait sans doute de vue. Lulu se redressa , pris son sac à la volée et courru vers une petite rue sombre et isolée. Après avoir vérifié que personne ne l'observait , il monta avec agilité le long de la goutière et se retrouva sur le tois d'une maison blanche. Le jeune homme vérifia ensuite qu'il n'avait pas perdu sa cible et sauta de toiture en toiture , d'escalier de secour en escalier de secour pour le suivre. Mais toujours avec la plus grande discretion. Il ne tenait pas à ce qu'un humain le repère !

Enfin , l'inconnu s'immobilisa. Son compagnon enfuit la main dans sa poche en sorti un paquet de cigarette et alluma le petit tube blanc...et bien , lui qui c'était contenté de sucer des mentos depuis le matin afin de ne pas avoir mauvaise haleine... Ludwine fit la moue et sauta dans une rue opposée à celle d'Abrahel. Une fois à terre , le jeune homme se regarda dans la vitrine d'un magasin , remis quelques mèches de cheveux rebelles en place réajusta sa veste et s'apprêta à rejoindre l'homme au ruban lorsqu' on siffla dans son dos. Ludwine se retourna. Un petit garçon lui faisait face avec un regard mauvais. Il s'attendi à avoir une remarque désagréable sur sa tenue vestimentaire mais ce ne fut pas la ças.

" Et bien on croise des pervers partout !"

Le médecin ne compris pas tout de suite. Ce n'est que lorsque son visage retomba sur la vitrine du magasin SM qu'il tilta. Il se raprocha du garçon à la bicyclette en prenant un petit air de sadique.

" Justement , je viens d'achetter un joli god tout rose...ça te dit de l'essayer ?"

Pris de panique , ne savant pas si Ludwine blaguait ou pas , l'autre pris ses jambes à son cou et disparu au détour d'une ruelle. Le jeune homme se rappella ce qu'il venait faire ici et courru pour aller rejoindre son ruban. Mais lorsqu'il arriva , son jouet n'était plus adossé au mur de bâtiment. Il s'injuria mentalement et se passa une main sur le visage. * Je vais le tuer se salle mioche !* Le médecin fit demi-tour visiblement de mauvaise humeur , prêt à rentrer chez lui , à se goinfrer de chocolat en regardant les feux de l'amour et en pleurant toutes les larmes de son corps. Dans quelques jours , on finirait pa sretrouver son petit corps tout désécher...

Mais il était là , à quelques centimètres de lui. En se retournant Ludwine venait de lui faire volte-face. Ses yeux violets plongèrent dans son regard gris. Le jeune s'y perdi quelques minutes. Il passa une main sur le noeds blanc qu'il avait encore dans les cheveux et qui se trouvait de côté droit. Puis , toucha l'autre côté , celui ou le noeds rouges avait été défait. Lulu resta silencieux. Il ne pouvait pas le réclamer. C'était à Abraël de lui rendre. C'était les régles du jeux...

Les yeux levés à prèsent vers le ciel, il se demanda qu'elle était la dernière cigarette qu'il avait fumé... Il s'ennuyait... A mourir. Il aimait le calme, le silence, la simplicité de toutes choses. Mais il aimait malgré tout discuter de tout et de rien, boire un verre à la terrasse d'un café. Il secoua sa tête quelques secondes bien contents de voir qu'il avait réussi à traverser cette place sans avoir été bousculé. Il sourit et soupira de bien-être lorsqu'il écrasa sa dernière cigarette de la journée. Le paquet lui faisait souvent une semaine si ce n'était pas plus. Il ne savait pas pourquoi il avait gardé cette mauvaise habitude de lorsqu'il avait commencé la faculté. Pourtant le stress il ne connaissait pas.

Il se secoua de nouveau la tête. Qu'importe lorsqu'il avait commencé. Tout ce qui comptait c'est que la nicotine le droguait qu'une seule fois par jour. Et à la même période de la journée. Il n'était même pas considéré comme fumeur. Pas la peine de se prendre la tête. Il regarda une nouvelle fois le ruban de soie entre ses doigts tandis que la paume de sa main collée le livre à son torse. Il se retourna lorsqu'il vit un jeune homme face à lui. Il le fixa quelques instants et se mit à mettre sa vidéo mentale en route. Que faire ? Ce n'était pas lui tout à l'heure qui se sentait seul ?

*Je vais pas demander à un inconnu de me tenir compagnie.*

"Bonjour."

Il repartit dans cette vidéo qui se coupa assez vite, ou plutôt en mode pause. Rêvait-il ou alors... C'était quoi sur sa tête ?
Il sourit puis avec sa main libre il prit le ruban et le tendit vers le jeune homme.Les yeux levés à prèsent vers le ciel, il se demanda qu'elle était la dernière cigarette qu'il avait fumé... Il s'ennuyait... A mourir. Il aimait le calme, le silence, la simplicité de toutes choses. Mais il aimait malgré tout discuter de tout et de rien, boire un verre à la terrasse d'un café. Il secoua sa tête quelques secondes bien contents de voir qu'il avait réussi à traverser cette place sans avoir été bousculé. Il sourit et soupira de bien-être lorsqu'il écrasa sa dernière cigarette de la journée. Le paquet lui faisait souvent une semaine si ce n'était pas plus. Il ne savait pas pourquoi il avait gardé cette mauvaise habitude de lorsqu'il avait commencé la faculté. Pourtant le stress il ne connaissait pas.

Il se secoua de nouveau la tête. Qu'importe lorsqu'il avait commencé. Tout ce qui comptait c'est que la nicotine le droguait qu'une seule fois par jour. Et à la même période de la journée. Il n'était même pas considéré comme fumeur. Pas la peine de se prendre la tête. Il regarda une nouvelle fois le ruban de soie entre ses doigts tandis que la paume de sa main collée le livre à son torse. Il se retourna lorsqu'il vit un jeune homme face à lui. Il le fixa quelques instants et se mit à mettre sa vidéo mentale en route. Que faire ? Ce n'était pas lui tout à l'heure qui se sentait seul ?

*Je vais pas demander à un inconnu de me tenir compagnie.*

"Bonjour."

Il repartit dans cette vidéo qui se coupa assez vite, ou plutôt en mode pause. Rêvait-il ou alors... C'était quoi sur sa tête ?
Il sourit puis avec sa main libre il prit le ruban et le tendit vers le jeune homme.

"Veuillez m'excuser mais je pense qu'une enfant a dû le perdre sur la place."

Puis il regarda les cheveux de son interlocuteur et se mit à rire doucement en voyant un noeud blanc. Il mit le livre entre ses genoux, le tenant fermement et de ses deux mains il fit un petit noeud avec le ruban rouge à l'opposé du blanc.

"Vous semblez apprécier ce genre de fantaisies. Autant que cela vous appartienne à prèsent."

Une fois le petit noeud terminé il reprit son livre en main, décidé à rentrer chez lui.

[Désolé , le topique est court et j'ai mis du temps pour répondre mais je retapisse ma chambre alors j'ai pas trop le temps.]

"Veuillez m'excuser mais je pense qu'une enfant a dû le perdre sur la place."

Ludwine le regarda encore plus attentivement que précédemment. La bouche légèrement entrouverte, il ne pensa même pas à rétablir la vérité et à lui avouer que le propriétaire du ruban, c'était lui. Il n'en voyait pas l'intérêt pour l'instant. Le jeune homme lui souri rattacha le bout de tissu dans ses cheveux bleu et s'apprêta a rebrousser chemin. Le médecin n'avait jamais été très doué pour les mots. Et encore moins pour retenir les gens. De plus, les actes avaient plus de valeur que les paroles, n'est-ce pas ?

Il attrapa le livre que son compagnon avait entre les mains. Où plutôt l'arracha avec force. Et couru dans la rue qui s'offrait à lui. Bousculant sans s'excuser plusieurs passants qui lui lancèrent des injures. Ludwig courait bien plus vite qu' Abrahel et ne mi pas longtemps à le devancer. Il s'arrêta cependant à plusieurs reprises afin que son jouet ne le perde pas de vue et continue à le suivre à la trace. Dans leur course poursuite les deux jeunes hommes se retrouvèrent dans la rue du snack et des cafés. Il s'arrêta devant l'un d'entre eux. La grande pancarte indiquait " Délice de France" en lettre majuscule, Ludwine entra, s'assis et passa commande. Avec délicatesse, il posa le livre sur la table à côté de la tasse de thé que le serveur venait de lui apporter. Son compagnon finit par passer devant la vitrine des pâtisseries. Le vampire frappa sur celle-ci, souri à Abrahel et fit un mouvement de la main pour lui indiquer de rentrer et de venir s'asseoir sur la banquette libre en face de lui.

" Ai-je couru trop vite ?"

Il sorti Un bic de sa poche et ouvrit la page de couverture du roman. Ludwine y inscrivit son adresse et deux numéros de téléphone. Le premier était un simple numéro de portable. A côté du second, il avait écrit entre parenthèse " Urgence." Il le tendit ensuite à son jouet sans le lâcher des yeux. Lorsque celui-ci ouvrit la bouche, le médecin posa un doigt sur les lèvres de son voisin. Un large sourire illuminait son visage.

"Chhht , c'est moi qui pose les questions. Contentez-vous d'y répondre. »

Le serveur revint bien vite et déposa un donuts au chocolat devant Ludwine ainsi qu’un petit gâteau à la crème et à la fraise devant Abrahel. Avec agilité, il attrapa le sac de son vis-à-vis et fouilla à l’intérieur. Lorsqu’il eut trouvé son porte- feuille, il rendit son bien à son propriétaire. Ludwine prit la carte d’identité et lu à haute voix :

« Abrahel Lôki , 28 ans , psychologue , individu de sexe masculin… Mhhh ça ne m’apprends rien grand-chose… Parle-moi plus de toi. Dit-moi un secret que personne ne connaît. Quelques choses d’intime, de personnel. »

Avec sa main de libre, il farfouilla ses poches à la recherche des clés de son appartement, mais il n'eût pas trop le temps de les trouver. Sa concentration d'esprit fut perturbée par son livre qui lui fut arraché des mains. Sa tête se dirigea de façon assez systématique vers le jeune homme qui disparu en courant. Des plus surpris de cette action, il resta un moment immobile, fixant la rue.

*Je rêve ou quoi ?*

Jusqu'à présent, l'homme ne lui avait même pas dédié un seul mot. Avait-il mal pris le fait qu'il lui attache le ruban aux cheveux auprès de son presque semblable ? Apparemment, sinon pourquoi lui aurait-il pris son livre ? Juste par plaisir ? Aurait-il vu le titre et aurait eu un coup de foudre et une débordante envie de le dévorer ? La moindre des choses est de demander la permission même si le livre en question est des plus attractifs : "L'Evangile Selon Satan" de Patrick Graham. Quoique ça pouvait aussi faire peur. M'enfin ce serait peut-être temps qu'il bouge un peu non ?

C'est ainsi, après sa longue réflexion qu'Abrahel jura mentalement. Il allait devoir retourner dans cette foule envahissante qui l'empêcherait de resppirer convenablement. C'est à ça qu'il pensa une fois qu'il se retourna vers la place. Mais en fait non. Ne le voyant pas, il avait tourné la têtede l'autre côté et là, il l'aperçu. Il lui courru après, mais l'autre, aux oreilles étranges ne se fit pas prier pour reprendre sa route, sa course même. Il le vit bousculer les gens sans leur faire d'excuses ou autres. Il le suivi, mais avec une vitesse bien moins accrue.
Les bars, les cafés, les salons de thé et snacks s'offraient à lui.Il s'arrêta quelques secondes, encore assez loin derrière, le voyant faire de même et entrer dans l'une de ces boutiques. Reprenant son souffle, il resta immobile peu, mais un peu puis repris sa route marchant calmement. Il s'arrêta net en entendant le bruit sur la vitrine et là il le vit. Il leva les yeux et lu : "Délice de France". Il avait l'air d'avoir bon goût. Heureusement qu'il partait rarement sans argent. Il entra sans précipitation, cherchant des yeux un ruban de soie rouge qu'il découvra. Il prit place face à lui, s'asseyant les yeux fermés, et posant, une fois installé, ses yeux sur son bouquin.

"Disons plutôt que je suis pas fait pour les courses poursuites dans les rues de la ville."

A peine terminait-il sa phrase qu'il observa le jeune homme écrire sur la première de son bouquin. Curieux, il se pencha mais il le vit sous ses yeux et le prit entre ses mains pour lire en fait un nom, prénom et des numéros de téléphone. Il allait lui poser une question mais un doigt l'interrompit se posant sur ses lèvres. Il haussa un sourcil pusi sourit. Ca faisait bien longtemps qu'on ne lui avait pas fait ce coup-là tiens !
Un petit gâteau à la crème passa devant ses yeux et le fit sursauter légèrement mais vraiment légèrement. Il n'avait absolument pas vu le serveur se rappliquer.
Son petit sac bandoulière posé sur la table, fut attrapé par Ludwine, il avait lu son nom sur le livre et avait trouvé ce prénom des plus mixtes. Son portefeuille fut mis à découvert et sa carte d'identité aussi. Il l'entendit parler.

"Vous n'êtes pas gêné à ce que je vois Monsieur Mendies."

Il sourit alors que sa cuillère coupa un morceau du dessert et se retrouv entre ses lèvres. Il le mangea lentement tout en ne quittant pas des yeux son interlocuteur.

"Je ne vois pas l'intérêt de vous dire un quelconque secret. Je ne vous connais pas. De plus, pourquoi voudriez-vous tant me connaître ? Nous sommes de parfaits inconnus."

Il replongea sa cuillère dans le gateau pour un second morceau.

"Si vous m'en dîtes plus sur vous. Enfin un secret, comprenez-moi bien, peut-être pourrais-je délier ma langue. Si j'ai vraiment un secret. Et ça vous ne pouvez pas le savoir. Je pourrais même vous mentir."