Une chance que tu sois déjà mort , j'aurai pu te pousser au suicide...

[PV Lena Tiov]

Le soleil qui avait pointé le bout de son nez en début de matinée semblait bel et bien parti. Les nuages gris arrivaient en masse et la pluie n’allait pas tarder à tomber. Il ne faisait pourtant pas froid dehors. Le thermomètre indiquait 25° mais cela n’empêchait pas les gens de quitter la piscine extérieure et de se diriger vers l’espace aquatique couvert. Cassis allongé sur un transatte , ne leur accorda aucune attention. Sur ses genoux, son ordinateur portable était ouvert. Il tapa quelques mots dans la barre d’adresse prévu à cet effet et regarda sans grand arrêt l’actu du site mademoizelle.com . Quelques idées déco pourries pour adolescent en manque d’imagination et une liste de vêtements « pas cher » qui imitait les grandes marques de ce monde.

Une goutte d’eau vint s’écraser sur le clavier et il compris, un peu tard, qu’il était temps de remballer ses affaires. Le jeune homme referma son pc dans un mouvement brusque et claqua des doigts. Son Major d’homme d’éboula comme une furie. Celui-ci lui tendit une serviette et rangea le pc dans la mallette prévue à cet effet. Cassis lui ordonna de préparer la voiture et, sans même le remercier, se dirigea vers les vestiaires maintenant désertés.
Il introduisis dans la serrure la clef qu’il avait attaché à son poignet. La porte s’ouvrit et le musicien récupéra ses précieux vêtements. En tant normale, il se serait contenté de les rouler en boule. Mais aujourd’hui, Cassis les avait placé de façon à ce qu’il ne soit pas chiffonné.
La raison de se soudain changement n’était autre que le jeune Léna Tiov. Il devait le rencontrer cette après-midi et tenait à avoir une tenue correcte.

Il poussa un soupire de résignation et entra dans la cabine la plus spacieuse, celle qui se trouvait un peu à l’écart des autres et réservée habituellement aux petits groupe. Cette rencontre avec l’hôte ne l’enchantait guère. Pour la simple et bonne raison que ce n’était pas celui qu’il avait choisi. Le secrétaire qui avait commit cette erreur impardonnable, avait tenté de lui venter les charmes du jeune garçon. Sans grand sucé. Cassis le trouvait trop jeune, trop blond, trop…trop pas pour lui ! [Hey vive le français ! ^^] Heureusement, il ne devrait le supporter que jusque fin septembre. Ensuite, il aurait le droit d’en changer. Et puis, après tous, ça pourrait être marrant de le martyriser. Peut-être même qu’il arriverait à le faire virer ?

Cette douce pensée lui rendit le sourire. Après 30 minutes, Cassis se décida enfin à sortir de la cabine. Ses cheveux étaient impeccablement faits. Il n’avait cependant pas pris la peine de remettre ses barrettes. A quoi bon si c’était pour les retirer une fois arrivé au sauna ? L’adulte fouilla dans son sac à main couleur crème et en sorti un téléphone portable. Il composa le numéro de Lena après avoir jeté un rapide coup d’œil à sa montre. Il avait donné rendez-vous à l’hôte au restaurant à midi pile. Il était passé une heure…
Lorsque que son « camarade de jeu » décrocha, Cassis ne lui laissa pas le temps d’ouvrir la bouche.

« J’ai changé d’avis, je ne veux plus aller au restaurant. Rejoins-moi au sauna dans 15 minutes. Fait vite, je n’aime attendre. »

Il entra dans la voiture et s’assis à l’arrière. Un sourire satisfait sur le visage. Afin de rejoindre le rez-de-chaussée, il fallait traverser tout le parc ainsi que le grand hall. Bref, impossible de l’atteindre en un quart d’heure. Cassis arriva bien vite à destination. Il sorti du véhicule et ordonna aux chauffeurs d’être là pour 14h32. Celui-ci hocha la tête et murmura un « bien monsieur. » sans grande conviction. Ils savaient très bien, l’un comme l’autre, que le musicien ne serait pas là 14h32.

Il se rendit une nouvelle fois aux vestiaires. Remit son maillot, rangea ses affaires et alla s’installer dans le sauna.

L'éternité, c'est long. L'éternité sans manger, c'est encore plus long. Son dernier repas datait de sept jours, et déjà, ce genre de pensées l'assaillaient. Au fond de lui, il savait très bien qu'il ne tiendrait pas. Aucun vampire n'a jamais tenu sans manger. Ceux qui ont attendu trop longtemps ont fini possédés par la folie. Et comme par hasard, aujourd'hui aussi, on avait choisi de lui faire rencontrer son nouveau client au restaurant. Ça n'était plus des sous entendus, c'était presque du fouttage de gueule, pour rester poli. Le secrétaire savait très bien que Lena viendrait râler encore une fois, et l'hôte n'y manquerait pas. Mais il avait réussit à tenir sans manger son client la dernière fois, il ferait pareil cette fois-ci.

Foutu réveil. Il fallait vraiment qu'il pense à en racheter un. Ou à quitter le monde de la nuit plus tôt, au choix. Lena ouvrit les yeux en baillant avant de taper sur le coupable de son éveil pour le faire taire. Une fois... deux fois... Pas de réaction. La sonnerie stridente continuait de le narguer comme pour tenter de le réveiller un peu plus et de lui abimer les tympans. L'horrible bruit résonna un moment dans ses oreilles avant qu'il ne comprenne qu'il ne s'agissait pas de son réveil. Non, en réalité, le réveil n'avait pas sonné du tout. Il était encore plus cassé qu'il n'en avait l'air. Lena se jeta sur son lit pour attraper le téléphone de l'autre côté, avant de répondre, la voix encore toute enrouée. C'était son client du jour. Forcément, il avait le droit de vouloir râler, cela faisait plus d'une heure qu'ils avaient rendez vous. L'hôte allait fondre en excuses, une fois de plus, proposant du champagne pour calmer le client mais... il n'eut pas le temps de placer une phrase. A peine avait-il décroché que le client lui donnait un nouveau rendez-vous, au sauna cette fois-ci.

Le téléphone raccroché, il se tourna sur le dos et soupira un grand coup. Au moins, le client ne l'avait pas attendu impatiemment. Et surtout, ils ne se rencontreraient pas au restaurant, une torture mentale d'évitée. Maintenant, il s'agissait de se préparer rapidement pour être au sauna à l'heure. D'autant plus que le client avait l'air particulièrement capricieux et pointilleux sur l'heure. Autant éviter une dispute dès leur rencontre. Comme on dit, faites l'amour, pas la guerre [Oui bon hein u_u].

Dans un élan de courage, Lena se leva du lit qui l'appelait à rester, pour aller se planter devant l'armoire. Le choix de la tenue n'était en fait pas d'une extrême importance, puisqu'au sauna, il serait déshabillé, mais ça demandait quand même réflexion. Après un petit temps d'attente, il choisit un boxer noir, un pantalon de jeans près du corps, agrémenté de nombreuses poches, et une longue chemise sans manches, beige, avec des fleurs noires dans le dos. Un petit détour vers le mini frigo pour s'emparer d'une bouteille de champagne, deux flutes, une serviette à la main, et le voilà parti en sifflotant vers l'espace aquatique.

C'est seulement dans les vestiaires qu'il se rendit compte que le maillot de bain était resté dans sa chambre. Bah, après tout, le maillot de bain serait inutile. Lena n'était pas du genre pudique, bien au contraire, pour jouer dans des films pornographiques, il vaut mieux ne pas avoir de complexes. Si ça ne tenait qu'à lui, il se serait directement rendu nu dans le sauna, mais puisqu'il ne savait pas à qui il avait à faire, mieux vallait-il mettre une serviette autour de ses hanches. Il y avait fort à parier que le client ne soit pas un prude pour se rendre à Maldaurore, et encore plus pour donner rendez-vous à son hôte dans le sauna, mais autant s'en assurer avant de sortir le grand jeu.

Les affaires posées sur un banc du vestiaire, il poussa la porte du sauna avec difficulté, l'une de ses mains tenant la serviette, l'autre la bouteille et les deux verres. Le client était déjà là. Lena lui lança un grand sourire, remarquant au passage qu'il portait un maillot, et songea qu'il avait fait le bon choix de porter sa serviette.

« Bonjour, je suis Lena Tiov, pour vous servir. »

L'hôte alla s'asseoir à côté de Cassis, avant de se retourner vers lui

« Champagne? »

Cassis venait de faire comprendre aux deux hommes assis non loin de lui que leur présence dans le sauna n’était pas désirée. Ceux-ci avaient refusé de partir, puis, avaient abdiqué lorsque le jeune homme leur fit du chantage. « Je suis un client VIP et j’ai des amis très haut placé à Maldaurore, si vous ne souhaitez pas vous faire virer, je vous conseille d’obéir. » C’était un gros mensonge. Mais un de plus ou un de moins, au points où il en était…
Le jeune homme se retrouva bien vite seul dans la petite pièce. Une musique qu’il appréciait beaucoup se diffusa dans le sauna. Quelqu’un venait de brancher des baff à l’extérieur. Les personnes se trouvant dans les vestiaires pouvaient donc aussi en profiter. Quel était le titre de cette chanson déjà ? Cassis se passa une main dans les cheveux avec un air perplexe. Ce n’est qu’après plusieurs minutes de réflexion qu’il pointa un doigt vers le ciel. Signe qu’il avait trouvé la réponse à sa propre question. Kaolin, Partons vite. Artiste Français. Le clip datait déjà de quelques années mais il ne savait pas quant exactement.

Ses cheveux commençaient déjà à se coller contre son visage. Il tenta de ne pas trop s’agiter afin de ne pas souffrir d’avantage de la chaleur. Cassis supportait assez mal les saunas. D’ailleurs, il ne savait pas pourquoi il avait donné rendez-vous à Louis …non pas Louis… c’était quoi son prénom déjà ? Luis ? Non plus… Lan ? Ah oui Lena ! Bref passons.

La porte s’ouvrit et un homme entra dans la pièce. Cassis le dévisagea durant de longue minutes sans aucune gène. Il ressemblait exactement la photo de l’album. Ce qui le surpris d’avantage, c’est son visage rayonnant. Le musicien pinça les lèvres et cacha sa surprise. Son visage resta impassible et Cassis ne répondit pas tout de suite à la question de son hôte. Il mourrait d’envie de lui demander à Lena s’il avait attendu tout seul au restaurant ou si comme lui, il était arrivé en retard. Il ne le fit pas. Si Lena avait réellement attendu, sa question briserait le petit effet qu’il avait voulu créer.

« Mauvais choix, je ne suis pas friand des petites bulles. »

Second mensonge. Il attrapa tout de même l’une des coupes que tenait son compagnon et se versa lui-même du champagne. Le dos bien droit, les jambes croisées, la tête levée vers le plafond, le musicien semblait distrait. Il faisait en même temps comprendre à Lena que c’était à lui d’alimenter la conversation et qu’il ne ferait aucun effort. Le savait t’il ? Que ce n’est pas lui que Cassis avait choisi au départ ? Ou le secrétaire le lui avait t’il caché ?

L’invité sirota son champagne à petite gorgée. Il ne supportait pas tellement l’alcool alors il fallait qu’il fasse attention à ce qu’il buvait. Lorsque le verre fut terminé, il le rendit à Lena et se leva pour observer plus attentivement les dessins sur les carrelages. Rien de très originale et identique à ceux de la piscine. Des poissons, rouges, jaune, bleu. Des algues vertes. Et au centre entourée d’un cercle, une sirène. Il en suivit les contours avec ses pieds lorsque son telephone portable sonna. Cassis hésita quelques instant et tendit la main vers le blond pour qu’il lui donne l’objet qui était la cause d’un début de migraine. La conversation fut très brève , Cassis projeta le telephone sur le sol avec violence. Celui-ci se brisa en deux.

Le musicien se tourna vers son hôte et un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres.

« Je ne suis pas le genre de personne que l’on séduit par de belles paroles, des pétales de roses et du champagnes monsieur Tiov. Alors, pour passer le temps, nous allons jouer, d’accord ? »

En réalité, c’était d’avantage un ordre qu’une question.

Encore un client réticent à son champagne. Non mais c'était une coalition, un complot, un coup en plus du secrétaire? Pourtant, la plupart des clients appréciaient le champagne. Mais évidemment, pas les siens, pas les seuls à qui l'on offrait du champagne dès leur arrivée. Alors là, l'accueil allait l'entendre. Déjà qu'on s'acharnait à lui donner des rendez-vous au restaurant, si en plus, on lui offrait sur un plateau les seuls clients capables de refuser du champagne si gentiment offert, ça n'allait pas aller. Ce n'est pas comme si c'était vraiment grave, ce champagne, il ne l'avait pas payé. Mais quand même, il faudrait un jour qu'il ait un client qui accepte son champagne, avant qu'il ne se lasse de l'offrir à des récalcitrants. Lena allait ressortir du sauna pour mettre la bouteille de champagne au vestiaire au moment Cassis s'en servit une coupe. Alors comme ça, cette fois-ci, il allait avoir droit à un têtu de première espèce. Bah... peut-être que ça le divertirait un peu et qu'il lui ferait oublier ses envies de sang. Un sourire de victoire s'imprima sur son visage à l'instant où son client reposa la bouteille. Il avait ENFIN réussi à faire boire son champagne à l'un de ses clients. C'était une victoire comme une autre après tout... Faute de pouvoir encore célébrer une semaine entière sans avoir envoyé un autre pervers en manque dans la tombe, il se félicitait du succès -relatif- de son champagne. Il faut savoir se contenter de ce que l'on a.

A son tour, Lena s'empara de la bouteille et s'en servit un verre. Il aurait été bête de se priver du champagne de Maldaurore, comme le reste de l'établissement, c'était du haut de gamme, et du gratuit en plus, mais ça, le client l'ignorait, comme il ignorait que Lena l'imaginait déjà en repas, et c'était tant mieux.

« A la vôtre. »

Lui dit-il tout de même en levant sa coupe, avant de tremper ses lèvres dans le verre de bulles. Il ne fallait tout de même pas qu'il en boive trop, chaleur et alcool font très mauvais ménage. Surtout qu'il ne tenait vraiment plus à l'alcool depuis qu'il était devenu l'une de ces créatures aux dents pointues. Une sonnerie de téléphone les interrompit. L'hôte regarda Cassis étonné. Quel genre d'individu ne peut pas se séparer de son téléphone portable, même dans un sauna? Le client devait sûrement être un de ces hommes d'affaire encore, qui vient ici pour se distraire mais n'arrive pas à se séparer de son travail. Sans compter que les téléphones ne doivent pas très bien supporter la chaleur. Violemment, le jeune homme projeta le téléphone sur le sol. Ça répondait en partie à ses interrogations, il ne devait finalement pas tenir tant que ça à son téléphone. Enfin, maintenant, ils étaient tranquilles.

La coupe à peine entamée, Lena la reposa à côté de lui, avant de se lever à nouveau, la bouteille de champagne à la main. Aussi gratuite qu'elle soit, inutile de l'abimer tout de suite. Cassis l'interrompit en lui parlant de jeux de séduction. A nouveau, l'hôte se retourna et lui sourit, sans rien répondre. S'il voulait jouer, ils allaient s'amuser. De toute manière, Lena ne cherchait pas à séduire, pas besoin de ça par ici, les clients qui venaient n'avaient plus besoin d'être séduits. Le champagne, c'était une simple -et récente- tradition, qu'il abandonnerait sous peu vu son succès plus ou moins relatif. Il poussa la lourde porte en bois qui renfermait la chaleur, pour déposer rapidement la bouteille avant d'entrer à nouveau.

« Faudrait pas gâcher. »

Se contenta-il de dire à son client en guise d'explication. Regard vers le bas.

« Mince »

Sa serviette venait de tomber, dans sa lutte contre l'usure prématurée du champagne, il avait oublié de la resserrer. En réalité, il n'était pas plus gêné que ça, être nu devant quelqu'un ou une foule de gens ne le gênait pas. Il se baissa tout de même pour la ramasser, et la jeta adroitement à sa place qu'il ne regagna pas tout de suite.

« Bon ben maintenant qu'elle est tombée... »

Le feu commençait à diminuer dans la cheminée du sauna. L'hôte s'en approcha et y rajouta une buche, avant de remplir une louche d'eau pour la jeter sur les pierres. Une nouvelle bouffée de chaleur envahi la petite pièce de bois. Lena se rapprocha du banc et reprit sa place, poussant sa serviette sur le côté.

« Vous vouliez jouer? »

Cassis ne bougea pas lorsque Lena se redressa et alla déposer la bouteille de champagne dehors. Le jeune homme fit la moue. Lui qui voulait se reservir une coupe... Il ne broncha pas afin que son compagnon pense qu'il avait bu quelques gorgées de champagne pour lui faire plaisir et non parce qu'il aimait ça. Lorsque son hôte fit tomber sa serviette... accidentellement ou pas, Cassis n'en savait rien. Le visage du musicien resta impassible. Il en fallait bien plus pour l'exciter que la vue d'un corps nu. Le pianiste se mordit la joue afin de ne pas exploser de rire mais se fut peine perdu. Secoué par de petit tremblement, il se plia en deux tenant son ventre entre ses mains. Au bout de plusieurs minutes, lorsqu'il eu retrouvé son calme et essuyé une petite larme au coin de son oeil, Cassis se retourna vers Lena et se dirigea d'un pas lent vers lui. Un sourire énigmatique au coin des lèvres. Lorsqu'il fut face à lui, le jeune homme se baissa pour déposer sa coupe et déposa ensuite ses mains sur les épaules de son compagnon. Exerçant une faible pression pour le faire tomber en arrière. Il s'allongea ensuite sur le torse du vampire , entoura de son bras gauche sa nuque alors que les doigts de sa main droite venait tracer des lignes invisibles sur le torse. Ses lèvres partirent de la bouche de son vis-à-vis jusqu'au creux de son oreille.

" Vous avez l'esprit bien pervers monsieur Tiov. Votre client précédent ne vous-a-t'il pas rassasié ? Voilà à peine 10 minutes que nous sommes ensemble et déjà vous vous mettez à nu. J'ai dis que l’on ne me séduisait par de belles paroles, des pétales de roses et du champagnes mais je n'ai nullement ajouté qu'il ne fallait pas me séduire du tout. De plus, je ne suis pas du genre à remplacer des mots par d'autre. Quand je dis jouer, c'est jouer. Si j'avais souhaité que nous couchions ensembl , j'aurai dis : " Baise-moi." ou " Suce-moi."

Il marqua une pose et repris, sur un ton tout aussi calme que la première fois :
" Cependant, vous avez raison. Sans serviette, ça rend les choses plus attrayantes. Ecoutez-moi bien, Lena. Quant je vous le direz, vous sortirez du sauna et vous vous dirigerez vers l'espace aquatique qui se trouve juste à côté. Sans bout de tissu pour vous couvrir puisque vous aimez tant la nudisme. J'y ai perdu ma serviette hier matin. Tâchez de me la retrouver. Je ne vous direz pas de quelle couleurs elle est. Sachez juste que je l'ai égaré entre 10h00 et 11h30. Personne n'a peu me l'a prendre, elle est trop bien cachée pour cela. Je veux également que vous me rameniez une jolie paire de boucle d'oreilles. Débrouillez-vous comme vous voulez. La couleur et la forme m'importe peu. Si vous y parvenez, vous aurez droit de choisir l'activité de cette après-midi ou de me poser 3 questions sur n'importe quel sujet. Su vous prenez la deuxième options, choisissez les biens. Je ne parle que très peu de moi, il est donc très difficile de savoir ce que j'aime et comment me combler. Je vous laisse 25 minutes monsieur Tiov. Ni plus ni moins. Tâchez de ne pas me décevoir..."

Cassis se redressa souplement, remit une mèche de cheveux en place et s’étira comme s’il était resté allongé plusieurs heures. Une lueur d’amusement était visible dans le fond de ses yeux. Puisque Lena était arrivé en retard, il méritait d’être puni ! Un point c’est tout ! <.<
Le musicien bailla et se rassis sur le banc. Contemplant le visage du blond durant de longue minutes. Son compagnon le regardait comme s’il était une friandise ! Cassis plissa les yeux et fit signe à Lena de se lever. Il leva le pouce et l’index vers le plafond et fit le bruit d’une arme à feu. Comme pour donner le signale.

« Vous pouvez y aller monsieur Tiov. Je vous attends. »

'Oh, un chieur'. C'est à peu près ce que Lena pensa lorsque Cassis lui répondit. Après le client un peu trop prude, voilà le client un peu trop... trop... exigeant dirons nous pour les bonnes manières. Sans ciller, Lena se laissa tomber en arrière et se laissa faire lorsque Cassis s'allongea sur lui. Il lui rendit son baiser rapide et sourit lorsque les lèvres de son partenaire passèrent sur son visage. Lorsqu'il entendit le client lui répondre, c'est lui qui manqua de rire. Mais il n'en laissa rien paraître, se contentant d'afficher un sourire radieux et fier de lui. Le jeune homme semblait tellement sûr de lui et de son pouvoir. Si seulement il savait que Lena n'était pas à sa disposition comme il semblait le montrer. Si seulement il savait que le secrétaire lui avait attribué le client et lui avait indiqué d'attendre au restaurant dans le seul but que l'hôte craque et le morde pour sucer son sang. D'apparence, les hôtes étaient peut-être de simples prostitués de luxe, obligés de satisfaire à tous les désirs de leurs clients. Mais il ne fallait pas se leurrer, lorsque les clients devenaient trop exigeants, menaçants, pénibles, il était facile de s'en débarrasser sans ennuis. Autrement dit, si les vampires se prêtaient aux envies de leurs clients, c'était uniquement par jeu, justement. Et si l'envie prenait à Lena d'arrêter le jeu, il le ferait, simplement, comme on l'encourageait à le faire. Bien entendu, après, il aurait des remords, il se serait trahi lui même, ça serait sûrement le plus difficile dans l'histoire... et c'est pourquoi il ne le ferait pas.

« Hélas non, mon client précédent ne m'a pas rassasié. »

Se contenta-t-il de lui répondre, le sourire toujours aux lèvres. Il laissa sa main droite se promener sur le bas du dos de Cassis juste pour le contrarier un peu plus. Il le trouvait mignon lorsqu'il essayait de se montrer strict, et lorsqu'il lui parlait de séduction. Inutile de lui demander, Lena ne tenterait pas de le séduire. Après tout, ça n'était pas vraiment son rôle. Quand aux belles paroles et aux pétales de roses, celles-ci ne seraient réservées qu'à l'élu de son cœur. Qu'il était bien loin d'avoir trouvé, et encore plus d'avoir cherché ou désiré.

Il faillit rire à nouveau lorsque Cassis lui énonça les règles du jeu. Trouver sa serviette dont il ne connaissait même pas la couleur, tout ça pour les beaux yeux de son client? Et puis quoi encore? Il était son prostitué, non son chien. Et poser trois questions l'importait peu. En réalité, connaître ses clients ne lui importait pas. Pas plus que de choisir l'activité de l'après midi. Lena, ça n'était pas quelqu'un de difficile. Il se pliait à tout, ou presque, et peu de choses lui déplaisaient réellement. A part peut-être ceux qui se prenaient trop au sérieux. Il avait sans doute muri d'un cran en passant de vie à trépas, mais à part lorsqu'il s'agissait de donner la mort, Lena prenait rarement les choses au sérieux. Peut-être trop rarement. Mais puisque Cassis semblait se moquer de lui, autant en faire de même et entrer le temps d'un instant dans son jeu. Ainsi, Lena hocha tout d'abord de la tête, avant de faire un signe militaire de la main.

« A vos ordres chef »

Et puis quoi encore... Il avait déjà eu le champagne, que pouvait-il demander de plus? Peut-être que si Lena s'avérait efficace dans la chasse aux affaires perdues, Cassis l'enverrait chercher une épave perdue au milieu de l'océan... Ou la lune, tiens, autant demander le ciel. De toute manière, il n'apporterait rien, ou plus exactement, ne chercherait rien. Il voulait bien jouer, était de manière générale plutôt consentant et de bonne compagnie, mais tout de même, il ne fallait pas pousser.

« Je ne vous décevrai pas. »

Ses lèvres disaient une chose, sa tête en pensait une autre. Lorsque Cassis lui donna le signal de départ, Lena fit mine d'obéir et sorti du sauna, dénudé comme le client l'avait souhaité. Une fois dans les vestiaires, il passa autour de sa taille une serviette trouvée au hasard d'un banc. Son corps ne le faisait pas complexer le moins du monde, il n'aurait d'ailleurs pas eu de quoi. Pas plus qu'il n'avait honte de se retrouver nu devant plusieurs personnes. La seule raison pour laquelle il prit l'initiative de se couvrir, c'était pour ne pas choquer les clients autour. En tant qu'employé au Maldaurore, il n'avait pas non plus le droit de faire n'importe quoi. Et ici comme ailleurs, se promener nu n'est jamais du meilleur goût. Il noua la serviette beige à sa taille et poussa la porte du vestiaire pour se retrouver à l'extérieur, savourant l'air frais du début d'après midi. L'espace aquatique n'était pas bien peuplé. On devait décompter une dizaine de personnes en tout et pour tout autour et dans la piscine. L'hôte marcha le long de l'eau avant de rencontrer une chaise longue sur son chemin. En baillant, il s'assit sur le transat et allongea son dos. Après tout, il avait déjà une serviette, il ne lui restait plus qu'à trouver une boucle d'oreille. Et il avait surtout vingt cinq minutes à passer. Il croisa les jambes et passa ses mains derrière sa tête. Ça n'était finalement pas si désagréable. Lena expira longuement en regardant vers le ciel. Il avait connu des instants plus pénibles. D'ailleurs, mis à part cette obligation biologique de tuer, la condition d'hôte à Maldaurore était bien agréable. Rien à voir avec la vie de prostitué qu'il avait menée plus jeune. C'est sûrement pour ça qu'il n'en avait pas trop voulu à son créateur.

Il soupira en regardant un vampire sortir de la piscine, accompagné de son client. Cinq bonnes minutes s'écoulèrent avant qu'il ne se remette sur ses pieds. En passant devant une autre chaise longue, il s'empara d'une serviette jetée négligemment dessus. Verte à motifs jaunes. Ça n'était sûrement pas celle de Cassis, la chance de l'hôte n'était pas sans limite... Sinon, il ne serait déjà pas tombé sur quelqu'un n'appréciant pas le champagne. La serviette appartenait sans doute à l'un des baigneurs. Il échangea rapidement sa serviette piochée au vestiaire contre celle à motifs. Au moins, le baigneur aurait quelque chose à se mettre. Les boucles d'oreille, c'était une autre affaire. On ne trouve pas des bijoux à tous les coins de rue. L'hôte se dirigea vers une parcelle de pelouse et en cueillit quelques marguerites et brins d'herbe. Agenouillé, il les lia ensemble de ses doigts habiles. Deux petites rondes de fleurs, voilà de quoi faire des anneaux de fortune. Content d'avoir trouvé ce qu'il était parti chercher, à quelque chose près, Lena se redirigea vers le sauna. Au vestiaire, il dénoua la serviette verte et la plia soigneusement, avant de la reprendre en main. Il posa au dessus les deux petites boucles de marguerites et poussa la porte du sauna. Une nouvelle bouffée de chaleur l'envahit. Il faisait bien chaud dans la pièce. L'hôte s'avança vers Cassis et lui tendit ses emplettes du jour.

« Et voilà. »

... Ou presque. Bon, une serviette et des boucles d'oreille, c'était presque ça. S'il avait ramené la vraie serviette, et une réelle paire de boucles, ça n'aurait pas été amusant.

* L'enflure !*

Une fois que Lena était parti pour entamer le jeu, le musicien avait attendu quelques minutes seul dans le sauna. Puis il était sorti sur la pointe des pieds pour aller l'épier. Cassis était rouge de colère, il renifla avec mépris, les sourcils froncés et les lèvres pincées. Caché derrière le mur blanc, l'invité regardait l'hôte installé sur sa transat. Non mais je rêve ! Premièrement, il avait mis une serviette autour de ses hanches, ensuite il ne prenait même pas la peine de chercher après sa serviette et pour terminer, il lui faisait des boucles d'oreilles avec des pâquerettes ! Cassis gonfla les joues et avec rage, fit demi tour. Maugréant des paroles plus que charmante à l'égard de Lena. Les poings serré, il couru jusqu'au vestiaire. Là, il appela son Major d'homme pour qu'il vienne le chercher et lui intima l'ordre d'apporter de nouveau vêtements. Il fouilla dans le fond de son sac et en sorti un feutre dont il ne se séparait jamais pour signer les orthographes. Arracha une page vierge de l'agenda qu'il avait acheté mais qu'il ne remplissait pas parce qu'il avait horreur de prévoir ce qu'il allait faire à l'avance. Et saisi la poupée vaudou et les aiguilles que sa grand-mère lui avait données comme cadeau avant son départ. La vieille femme avait vécu de longues années en Afrique et c'était un peu trop épris de cette culture... Tout le monde disait qu'elle était complètement sénile. Ce n'était pas faux. Et c'est sans doute pour son originalité que Cassis l'aimait autant. Mais le jeune homme n'avait pas le temps de s'attarder, il devait se dépêcher avant l'arrivée de Lena. Il fit le trajet en sens inverse, s'engouffra dans le sauna et commença son bricolage.


Il enfonça d'abord plusieurs aiguille au niveau des fesses et de l'entrejambe de la poupée puis ouvrit le feutre et écrivit en caractère gras " HEY TROU-CUL, T'ES VIRRE ! T ES PEUT-ETRE BON AU LIT MAIS EN DEHORS, CA VAUT PAS GRAND CHOSE.TU M’ENNUIES, HUBER MON POISSON ROUGE M'AMUSE PLUS QUE TOI !" La langue au coin de la lèvre, signe de concentration, il relu une dernière fois pour être sûr de ne pas avoir fait de fautes d'orthographes. Le français, ce n’était pas son fort. Il ne remarqua donc pas qu'il manquait un "s" ennuies et que "dehors" s'écrivait en un mot et non en deux. Le jeune homme laissa le tout bien visible et sorti en trombe. Attrapant au passage la bouteille de champagne. C'est à ce moment qu'il croisa son compagnon.


« Et voilà. »


Sans un mot, Cassis attrapa la serviette tendue et laissa tomber les boucles d'oreilles par terre. Il ne prit même pas la peine de regarder Lena et se dirigea vers les cabines d'habillages. Lorsqu'il serait habillé, il irait rendre le tissu vert jaune, qui soit dit en passant, était hideux. Quelqu'un irait bien le rechercher aux objets perdus. Mais alors que le musicien marchait à pas lent vers la sortie. Laissant voyagées ses pensées, quelqu'un le poussa violement contre le mur. Il poussa un cri strident et se massa douloureusement le bras. Il se redressa prêt à protester lorsque...

" Regarde un peu Maurice ! C'est ce petit crétin qui a volé la serviette que j'ai offert à ma femme avec son nouveau maillots de bain."

"C'est qu'il y a des gens qui se croît tout permis ! Mais sa petite tête me dit quelques choses... Ce n’est pas un musicien ou un truc dans le genre ? "

L'un des deux hommes le saisi par le menton et serra violement jusqu'a ce qu'il émette une plainte. Attrapant ensuite ses deux poignets pour ne pas qu'il puisse s'échapper. Cassis avait beaucoup de défaut mais n'était pas de nature violente. Il tenta bien de se libérer mais ne donna aucun coup. L'autre, le plus gros des deux, passa sa main dans les cheveux blanc de l'artiste puis tira dessus pour lui arracher une touffe. L'inconnu s'amusa ensuite à lui écraser les pieds avec ses énormes chaussures de marches. Cassis avait beau hurlé, personne ne vint l'aider. Vu la carrure des deux mecs, les passants n'osaient s'approcher.

"Un musicien tu dis ? Alors on devrait peut-être s'en prendre à ses doigts ?"

" PAS LES DOIGTS. Pitié pas les doigts..."

Maurice sorti un petit couteau de sa poche et l'approcha dangereusement du poing ferma de l'invité. Il gigota, protesta mais rien n'y fit. Seul des ricanements répondaient à ses supplications.

[Magnifique poupée x) ]

Visiblement, la serviette verte n'était pas celle de Cassis. Et les objets ramenés par l'hôte ne semblaient pas lui plaire. Pourtant, il y avait mis de l'application et de l'amour dans sa paire de boucles en fleurs. C'était un cadeau bien plus significatif qu'une paire de boucle d'oreilles en toc achetée à l'épicerie du coin. Mouais, bon, le client ne semblait pas de cet avis. Lorsqu'il le vit devant le sauna, et non à l'intérieur, Lena pensa tout d'abord qu'il n'en supportait plus la chaleur. Après tout, il venait de rester près d'une demi heure dans le sauna, il avait eu raison d'en sortir. L'hôte ne remarqua même pas la jolie poupée à son effigie, restant en dehors du sauna.

« Ah, c'était pas votre serviette? Bah fallait en préciser la couleur aussi. »

Lança-t-il dans le vent pour un Cassis déjà dans les vestiaires, l'air faussement déçu. Il soupira en le rejoignant au vestiaire, passant une autre serviette autour de sa taille. Encore une fois, le client qu'on lui avait attribué, c'était pas de la tarte. Finalement, la vie de prostitué, c'était facile. Il savait exactement ce qu'on attendait de lui, ouvrir les jambes et donner des coups de rein, et personne ne se plaignait après ses prestations. Ici, c'était différent. Certains clients venaient bien pour le sexe, mais d'autres... Entre ceux qui s'étaient trompés d'endroit, ceux qui se croyaient au club med, ceux qui n'étaient pas au courant que Maldaurore était gay, ceux qui avaient juste envie de se détendre et les millionnaires aigris qui venaient juste pour râler et faire passer leur mauvaise humeur, on peut dire qu'ils étaient garnis. Et voilà qu'en deux jours, il avait le privilège de recevoir un client qui n'assumait pas son homosexualité et un... un quoi d'ailleurs? Ah oui, un emmerdeur. Un de ceux qui se croyaient tout permis et qui pensaient les hôtes à leur merci. Il remarquerait bien rapidement que s'il voulait un homme de compagnie prêt à retourner terre et ciel pour lui trouver une serviette et une paire de boucles d'oreilles, il faudrait s'adresser autre part. Le vampire pourrait même lui donner de bonnes adresses. Ici, il aurait du mal à trouver sa perle rare de chien obéissant. Lena était peut-être particulièrement têtu, mais la plupart des hôtes de l'endroit auraient réagit comme lui, ou pire, lui aurait simplement dévoré la jugulaire. Après tout, c'était ça, le destin de la plupart des clients de Maldaurore.

Lena allait rattraper Cassis pour lui faire une nouvelle remarque lorsque Maurice et compagnie l'interrompirent. Un cri strident vint faire vibrer douloureusement son tympan. Il soupira, levant les yeux au ciel, en regardant les deux gugus s'en prendre à Cassis. Nom de dieu, pourquoi criait-il aussi fort? Ne se rendait-il pas compte que ça faisait mal aux oreilles.

« Hé, cries pas. »

Lança-t-il d'abord à Cassis, avant de se retourner vers les deux rigolos. Encore des individus qui s'étaient trompés de chemin. Ici, on ne parlait pas de femme, ni de violence, on n'était pas dans un club med ni dans une cour de récré. Les deux ne l'impressionnèrent pas, bien au contraire. C'était deux humains qui semblaient être atterris là comme par une erreur de programmation. Maldaurore n'était pas un cercle gay où l'on venait pour s'amuser en couple, mais un club d'hôtes. Autrement dit, on venait seul, et on trouvait un vampire... et après on se faisait manger. Voilà comment ça marchait. Donc, ces deux là devaient bel et bien s'être trompés d'endroit.

L'un d'entre eux semblait plutôt fort. Une chance que la mort ait doté Lena d'une nouvelle force, sinon, il n'aurait pas fait le poids face à eux. Là, c'était presque un jeu d'enfant. De toute manière, il avait comme la plupart des vampires, une aura spéciale qui impressionne les gens. L'air apaisé et un peu las d'avoir à faire à des imbéciles, il s'avança tout de même vers les deux intrus, saisissant l'un d'entre eux par le col.

« Il semblerait que vous vous soyez trompés de chemin. »

Il le regarda de haut en souriant, puis secoua lentement la tête de gauche à droite. Qu'est ce qu'il ne fallait pas faire ici... Prostitué, animateur, chercheur d'objets et même gardien de la sécurité. En voilà des choses intéressantes à mettre sur un cv. Lena se tourna vers le deuxième, qui tenait toujours Cassis entre les mains et lui indiqua la sortie du sauna.

« T'as pas l'impression d'en faire un peu trop pour une serviette horriblement... moche? Allez, dehors. »

Sans plus de cérémonie, il l'attrapa par le bras qui tenait le couteau, et hop, dehors. Il le ramena de force vers la porte de sortie. Merci la force de vampire. Il n'avait pas envie de s'embêter avec des problèmes comme ça pour le moment, Cassis représentait déjà un problème à lui tout seul. Une source d'ennui à la fois, les intrus, pour plus tard. Lena se tourna vers le deuxième, toujours planté, sans doute étonné par la force de Lena que sa carrure ne laissait pas deviner.

« Allez, allez, toi aussi dehors, sinon, j'appelle la sécurité. »

« Hé, cries pas. »

" Ouais , après tout , il veut juste me couper les doigts ! Pourquoi en faire tout un plat ? "

Cassis tenta de se débattre une nouvelle fois mais cela ne changea rien à la situation. L'homme le serrait si fort que ses poignets en était tout rouge. Il tenta la telephatie avec Lena, essayant de lui faire comprendre qu'il fallait appeler la sécurité. Mais leurs cerveaux n'étaient visiblement pas connection. Son compagnon attrapa l'un des musclor par le col. Il n'avait rien trouvé de mieux que la provocation ? L'hôte tenait t'il à se faire démonter ?
Mais à sa grande surprise , Lena semblait avoir plus de force que les deux inconnus. Ceux-ci tentairent de protester mais ils ne faisaient visiblement pas le poids. Une bonne dizaine de minutes plus tard , Maurice et son ami étaient dehors. Super Lena venait d'accomplir sa tâche et s'envola pour aller combattre les forces du mal.

Mais lorsque le blond avait saisi la main de l'un de ses agresseur , celui-ci avait lâché le petit canif sur le sol...ou plutôt sur sa jambe. Provoquant ainsi une belle coupure. Le sang coula le long de sa cheville puis sûr le pavé. Cassis devint tellement livide qu'il du se rattraper à Lena pour ne pas tomber dans les pommes. S'il y a une chose qu'il ne supportait pas , c'était bien la vue du sang. Il grimaça et tira la langue. Beurk... L'un des hommes de ménages qui passait par-là lui indiqua ou était l'infirmerie et essuya les traces rouges. Echangeant un drôle de regard avec Lena. Cassis trop concentré pour ne pas perdre l'équilibre n'y prêta aucune attention.

" Tout ça, c'est de ta faute ! Qu'est-ce que tu avais besoin d'aller voler une serviette. Avoue, c'était prémédité depuis le départ. Ta voulu me tuer ! Quant je pense que j'avais prit de mon temps pour trouver une bonne cachette et que toi, tu es resté allongé sur un transat. Méchant !"

Il lâcha l’épaule de Lena et se dirigea encore une fois vers les vestiaires. Or de question qu’il ailles se faire soigner…on allait lui mettre du mercurochrome. <.< Et il n’aimait pas ça. Cassis finit par atteindre son casier en boitillant. Léon, son major d’homme était posté juste devant avec une nouvelle pile de linge propre comme monsieur Caldera l’avait demandé. Le musicien la prit entre ses bras et s’apprêta à s’enfermer dans l’une des cabines lorsque Léon l’interrompit dans son élan.

« Se soir, il y a le bal costumé de monsieur Vilmain. Il vous a envoyé deux invitations et vous prie de venir avec la personne de votre choix. Dois-je préparer la voiture pour le centre commercial ? »

Cassis hocha la tête et entra dans la seule cabine de libre…hum, il allait devoir se changer avec Lena. Ce qui entre parenthèse de l’enchantait guère. Le jeune homme aurait pu attendre qu’une autre cabine se libère mais il était trop pressé pour ça. La patience n’était pas l’une de ses vertus. Il laissa l’hôte entrer le premier puis referma la porte. Le pianiste se tourna vers son compagnon, le pointa du doigt et avec un regard menaçant lui dit.

« Y a pas interêt à ce que tu te retournes ! Pervers ! »

Cassis lui tourna le dos et fit glisser son maillot le long de ses jambes. Il attrapa ensuite son jean sans prendre la peine de mettre un sous-vêtements. Puis, enfila son t-shirt jaune. Au dos de celui-ci, un petit singe qui faisait le pitre.

Une odeur familière éveilla son instinct de vampire. Pas de toute, cette odeur alléchante, c'était du sang frais qui s'écoulait d'une plaie. Lena observa la jambe de Cassis avec envie, souriant d'un air malsain. Au diable les promesses, il avait faim, trop faim. C'était difficile de résister en entendant le sang couleur dans les veines de l'humain plein de vie, c'était presque impossible de tenir lorsque le sang coulait le long du corps. Il resta comme hypnotisé pendant un court instant, admirant la blessure comme s'il s'agissait d'une merveille. A ses yeux, c'en était une. La merveille de la vie et celle de la mort, dont il avait à présent le pouvoir. Si un des employés de Maldaurore n'était pas passé à ce moment là, Lena se serait sûrement emparé de la nuque de son client. Mais la vue d'un autre homme l'interrompit, il revint brusquement sur terre alors qu'un bruit de pas se rapprochait d'eux. Il ne devait pas tuer en présence d'un autre humain, c'était une des règles d'or du lieu. Un regard à l'intru lui fit comprendre qu'il ne s'agissait pas d'un client mais d'un vampire également. L'employé le regarda d'un air mauvais, le menaçant du regard de ne pas s'emparer de la vie de Cassis ici, maintenant. Évidemment, le client n'avait rien suivi de l'histoire. Son accusation presque ridicule aux yeux de Lena sortit le vampire de son moment d'absence.

Rien de mieux qu'un instant de dérision pour se changer les idées et oublier ce sang si appétissant, terriblement attirant et provocateur. Lena pouffa de rire lorsque Cassis lui exposa ses théories de vengeance et d'envie de mort. Non mais, s'il avait voulu le tuer, il lui aurait tout de même choisi une plus belle mort que celle-ci. Même si son client agissait comme le roi des cons, Lena lui aurait au moins laissé le privilège de mourir dans ses bras, par une morsure, plutôt que tué par deux imbéciles. Heureusement pour Cassis, il parvenait pour le moment à tenir ses engagements. La vue du sang était un véritable supplice et il du se retenir pour ne pas se baisser et lécher simplement le sang qui en coulait. Il avait faim... si faim.

A la place il sourit à Cassis en rigolant. Il n'y avait qu'un client pareil pour s'inventer de telles histoires. Et puis, après tout, pour ses ennuis, il n'avait qu'à s'en prendre à lui-même, cette serviette aurait aussi bien pu être la bonne, il n'avait donné aucune précision à Lena. Pas facile de retrouver une serviette sans description, autour d'une piscine remplie de serviettes. Autant demander de ramasser UN brin d'herbe mais pas son voisin, sans en donner la description. Bref.

« J'avoue, c'était prémédité. Comme tu m'ennuyais, je suis allé chercher une serviette ayant reperé qu'elle appartenait à deux hommes musclés et plutôt laids. Je me suis dit que c'était une chouette mort. Et puis au dernier moment, j'ai eu des remords, et voilà. Donc je ne suis pas un méchant. »

Grand sourire. Il aurait tout aussi bien pu lui dire qu'il était un vampire ou un super-heros, les conséquences en auraient sûrement été les mêmes. Ce qui est bien c'est que dit avec un grand sourire et un ton moqueur, la pire des vérités passe pour un mensonge. Mais là, en l'occurrence, c'était loin de la vérité, c'était juste pour s'amuser un peu. Le pianiste se prenait tellement au sérieux...

Et pourtant, il avait beau être désagréable, Lena ne le détestait pas. Au contraire, Cassis l'amusait, le distrayait, le détendait. Il pouvait être à l'aise avec lui sans avoir peur de faire des bourdes ou de le décevoir, ayant compris dès de début que de toute manière, il ne convenait pas à son client. Pour une fois, il pouvait un petit peu s'amuser, jouer avec Cassis. C'était presque un défi de le garder près de lui, et peut-être de gagner sa sympathie. Voir de l'attirer dans son lit. Bien sûr, par la force, il aurait pu l'y trainer et le violer. Mais c'était tellement plus intéressant de tenter d'en convaincre le pianiste.

Il entendit un homme de Cassis parler de bal costumé. Lena fronça les sourcils et s'empêcha de rire à nouveau. Ça existait encore, ça, les bals costumés? Il n'avait jamais mis les pieds à pareil festival, a vrai dire, il n'en avait vu qu'à la télévision, dans les séries pour adolescents ou dans les vieux films. Il regarda Cassis de travers lorsque l'homme parla de deux invitations. Regard méfiant de la part de l'hôte. Lena espéra très fort que son client se soit trouvé quelqu'un d'autre pour la soirée parce que lui, il ne comptait pas se déguiser en lapin rose pour se retrouver entouré de blanche neige et d'un pirate à l'œil bandé. Non merci, très peu pour lui, il serait encore mieux tout seul dans son lit à se morfondre sur sa faim.

Saisissant son boxer, son jeans et son haut, il se dirigea vers une des cabines, toujours nu sans sa serviette. Il ne remarqua même pas qu'il venait d'entrer dans la dernière et que Cassis s'était senti obligé de se changer avec lui. S'il lui avait demandé poliment, l'hôte aurait tout aussi bien pu ressortir, il était déjà nu, inutile d'aller dans une cabine pour s'habiller, il ne s'y était dirigé que par réflexe. Il avait déjà revêtu son boxer noir et son jeans lorsque Cassis referma la cabine, lui ordonnant de ne pas se retourner.

S'il y avait une chose à ne pas dire, c'était bien celle là. Ça ne serait même pas venu à l'esprit de notre pervers national de se retourner pour admirer le corps de son client. Mais maintenant qu'il lui demandait de ne pas le faire... hé bien il avait justement envie de le regarder. Après tout, c'était la faute de Cassis. Il ne fallait pas le provoquer avec du sang, il ne fallait pas... il l'avait bien cherché. Alors que Cassis se changeait, le maillot ôté, Lena passa ses deux bras contre le torse du client et le serra contre lui, posant sa tête contre son dos, sur son épaule, pour approcher sa bouche de son oreille.

« Mais non mais non, je ne me retournerais pas. »

Il n'avait qu'à pas l'avoir tenté en lui interdisant de le regarder.

" C'est bien ce que je pensais !"

Cassis lui tira la langue et sauta à cloche pied pour aller récupérer ses affaires près de Léon.
Bien sûr que les bals costumés existait toujours ! On en organisait beaucoup dans son milieu. En particulier la famille Vilmain. Léonard et sa fille cadette étaient réputé pour faire les choses en grand. Et le pianiste ne raterait ça pour rien au monde. Les feux d’artifices en fin de soirée étaient toujours magnifiques. Les spectacles or du communs et les jardins somptueux. Pendant une soirée entière, on leur donnait l’occasion de replonger à l’époque de Louis XIV. Lena pensait qu'on se déguisait en pirate et en princesse, il était à côté de la plaque ! Le genre de costume qui était demandé coûtait une petite fortune. Perles, dentelles et drapés étaient au rendez-vous. Beaucoup de masques loup ou de maquillages afin d’être reconnu. On y rencontrait des gens encore plus extravagant que lui. L’année dernière, l’un des hommes avaient créé un costume en aluminium. C avait fait sensation dansl’assemblée. Cassis sourit au blond lorsque que celui-ci le dévisagea. Ah, parce que monsieur Tiov est au dessus de tout ça ? Pas assez bien pour lui peut-être ? Ben tant pis pour l’hôte, il n'aurait pas le choix. Le musicien agita les deux tickets dorés sous le nez de son compagnon puis explosa de rire.

" Allons, allons ! Ne fait pas cette tête là ! Je suis sûr que ça te plaira beaucoup. Et puis c’est l’occasion de faire un nouveau jeu. Puis que tu as refusé de jouer à celui-ci, tu devras te soumettre au prochain ! "

Ils se retrouvèrent bientôt dans la cabine et après avoir intimé l'ordre à Lena de se retourner, Cassis commença à se déshabiller. Mais à peine son maillot fut t'il retiré que deux bras entourèrent son torse. Le jeune homme sursauta et piqua un fard. Il attrapa la serviette blanche à sa disposition et se couvrit avec. Il éleva la voix et poussa une injure. L'invité repoussa son vis-à-vis assez vivement. Derrière la porte, on entendait les rires de Léon. Ben tiens ! Qu'est-ce qu'il s'imaginait encore ce Major d'homme à la con ? En voilà deux qui étaient fait pour s’entendre. Lena & Léon, tic & tac. Aussi casse- pied l’un que l’autre !

" Arrête ! Pousse-toi ! Je voudrais bien m'habiller tranquillement ! QUANT A VOUS CESSE DE GLOUSSER !"

Cassis attrapa le t-shirt de Lena et lui balança à la figure pour qu'il arrête de le regarder. Il se débarrassa de son étreinte avec quelques difficultés. Vitesse grand V, il enfila ses vêtements et manqua de déraper sur le sol humide. Cassis était furax. Il claqua la porte en sortant. Criant un dépêche-toi au vampire toujours occupé avec ses vêtements. Au moins, Cassis avait mit moins de temps que prévu pour se pomponner. Il remit tant bien que mal ses cheveux en places et lorsque que Lena fut sorti, ils se dirigèrent vers la voiture qui les attendait sur le parking. Autant dire que l'énorme limousine attirait la foule. Le pianiste se fraya un passage jusqu'au véhicule, ouvrit la portière arrière et se précipita à l'intérieur.

« Je suppose que vous contez refaire entièrement sa garde-robe. Par quels magasins commençons nous ? » Léon jeta un regard vers Lena, un sourire narquois sur les lèvres. Comme s’il lui disait qu’il allait souffrir.

« Hmmmm, Disons Jacqueline Albane… J’espère que tu as prit ta carte de crédit Lena. »

Cassis éclata de rire. Son compagnon n’avait pas assez de son salaire que pour se permettre d’aller faire les magasins dans se genre de lui. Il y avait tellement de zéro derrière un simple pantalon que le blond risquait de faire une crise cardiaque ! Le musicien se pinça les lèvres et gloussa. Rien qu’a l’idée de voir sa tête , il était déjà mort de rire. Le reste du trajet fut plus calme. Comme à son habitude , Cassis se plongea dans ses pensées. Sans s'en rendre compte , il était passé du tutoiment et vouvoiment. En une heure , il c'était bien plus amusé avec Lena qu'avec tout les hôtes qu'il avait connu. Seulement il aurait préféré se tuer que d'avoue rune chose pareille.

[ Tu postes au magasins ? ]

[Suite ici : http://maldaurore.jdrforum.com/les-magasins-f20/tu-ne-me-feras-pas-payer-pour-un-bal-costume-xd-t147.htm#2009